Faire la touriste dans sa ville, c’est toujours l’occasion de découvrir des nouveautés, et Lyon n’est pas avare de pépites. Il n’y a plus qu’à faire son choix parmi les multiples hôtels à Lyon et embarquer pour un grand voyage dans le temps, car la capitale des Gaules a beaucoup d’histoires à raconter … Dans cet article je vous propose quelques visites et activités à Fourvière et dans les environs de la basilique, un incontournable pour tout visiteur.
Se recueillir (ou pas) dans la basilique de Fourvière
C’est un monument qui accueille environ 2 millions de touristes chaque année …. c’est impressionnant ! Elle est pourtant de construction relativement récente (seulement 150 ans), suite à une souscription publique en 1870. Elle est en effet née d’un voeu, suite à la menace de l’invasion prussienne, qui avait atteint la ville de Dijon ; la population lyonnaise s’est alors rendue à la chapelle de Fourvière et a promis à la Vierge Marie de lui élever une église si elle les protégeait de ces soldats. L’armée de Prusse n’est pas allée plus au sud, aussi les lyonnais ont tenu leur promesse. (ne croyez pas ce qui est raconté, même sur la page Wikipedia, qui dit que c’est pour remercier la Vierge d’avoir protégé la ville de la peste … cette histoire est bien différente et fait l’objet d’une célébration le 8 septembre, c’est le renouvellement du voeu des échevins, qui nous permet de voir une statue de la Vierge Marie recouverte d’or).
C’est l’architecte Pierre Bossan qui l’a dessinée, et elle fut consacrée en 1896. Les inspirations sont visiblement très variées : byzantine, gothique et romane (et l’on peut trouver ça un peu chargé). Elle en impose, avec 86 mètres de long et 35 mètres de large. Elle est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1998. C’est cette année-là que fut constituée la Fondation de Fourvière, qui est propriétaire du patrimoine du sanctuaire de Fourvière. C’est elle qui assure la gestion, l’entretien, la mise en valeur et l’animation touristique et culturelle du site.
On est forcément subjugué par la richesse du décor, et voici ma partie préférée : je vous invite à rester de longs moment devant les six panneaux en mosaïque (de 50 m²)
En version insolite, pour les plus curieux
La fondation Fourvière organise à la belle saison des visites un peu singulières, qui me tentaient depuis un moment … et je suis très heureuse d’avoir sauté le pas et vu l’envers du décor …
Pendant cette expédition en petit groupe, on découvre les lieux cachés de la basilique : la grande tribune, depuis laquelle on découvre la richesse des décorations intérieures, les escaliers de la tour sud-ouest dite Tour de la Justice, le cabinet des architectes, la galerie des anges cariatides, …
On commence par l’escalier de la Justice, car nous sommes dans la tour du même nom, côté sud ouest.
Nous pouvons observer de près les anges musiciens, qui dominent toute la nef et l’autel, et admirer le détail des mosaïques.
Les huit anges cariatides au-dessus de l’entrée de la basilique mesurent trois mètres de haut ; on remarquera une rainure au niveau des bras : en effet, ils sont constitués de deux blocs, qui ont été assemblés.
Le cabinet des architectes est une petite pièce où l’on peut voir quelques photos d’époque (portraits de l’architecte de l’édifice, immortalisation de la pose de la première pierre …) ; à la fin de la construction de la basilique, en 1882, on a installé ici dans cette tour du nord-est un observatoire scientifique.
Notre petit groupe se dirige en suite sous les combles : c’est là que l’on voit l’envers des dômes (si l’on est dessous on parlera alors de coupoles) mais surtout on peut y voir une multitude de modelos : je ne connaissais pas ce terme : il désigne en fait des modèles réduits au tiers de toutes les sculptures, qui sont en plâtre, qui étaient une base de travail pour l’artisan. On ne voit ici qu’une partie de la collection : il y en a en tout plus de 900 ….
Ensuite on prend de la hauteur, beaucoup de hauteur, on grimpe 260 marches d’un escalier en colimaçon pour admirer le grand carillon composé de 23 cloches (il n’y en avait que 13 à l’origine) ; chacune a un prénom : Zoé, Pétronille, Thérèse … (Caroline, la plus lourde, pèse plus d’une tonne !) et la terrasse Saint-Michel, ainsi que la tour de l’observatoire, pouvant presque toucher du doigt la Vierge dorée protectrice de la ville.
Les cloches se mettent à sonner les 17 heures … je sors en hâte sur la Terrasse Saint-Michel car mes oreilles trouvent le son un peu fort !
Nous rejoignons la terrasse Saint-Michel et l’observatoire public, qui offre une superbe vue sur la Saône et toute la presqu’île … on voit même au fond le Groupama Stadium … mais on voit d’autres parties de la ville aussi … Heureusement une table d’orientation en pierre de lave aide à situer les différentes rues, places et monuments. L’archange Saint-Michel et la Vierge Marie veillent sur Lyon et les lyonnais … et le panorama est vraiment à couper le souffle, vue à 360° garantie !
La « maison de Marie » n’appartient ni à l’Eglise, ni à l’Etat, elle appartient aux lyonnais qui l’ont construite. Vos dons seront donc uniquement consacrés à son entretien (fondation Fourvière), sachez-le et soyez généreux !
La statue de la Vierge Marie, sur la tour Lanterne.
Nous redescendons par la Tour de la Prudence au nord-est ; saviez-vous que les quatre tours de Fourvière (48 mètres de haut) représentent les vertus cardinales ? la Prudence, la Tempérance, la Force et la Justice.
⇒ Attention : cette visite nécessite la montée de 345 marches, il faut donc être en bonne forme pour y participer. Pour réserver, voici le lien : https://reservation.fourviere.org/
Tarif : 10 € (+ frais de dossier si vous commandez sur internet). Ces visites ne se font que de juin à septembre. il existe une version courte de 45 minutes, où vous verrez moins de choses.
L’accès à la basilique, la crypte et la chapelle sont gratuits.
⇒ Astuce : Même si vous avez votre e-billet, il faut passer au pavillon d’accueil sur l’esplanade pour récupérer le ticket d’entrée (c’est un peu absurde mais c’est comme ça). Ensuite le rendez-vous est sur la droite en haut des escaliers de la basilique, devant la petite porte.
Arrêter la pendule le temps d’un déjeuner au restaurant La Terrasse
Pour se remettre de ses émotions, rien de tel qu’une parenthèse dans un des meilleurs restaurants du coin : La Terrasse de l’Antiquaille, ouverte uniquement aux beaux jours.
Quel plaisir de manger dehors avec Lyon à ses pieds ! Pour un budget plus important il y a également un restaurant gastronomique (une étoile Michelin), et le dernier né, le Phosphore, qui accueille un chef différent chaque mois, issu de la brigade du MOF Tête d’Oie.
Après une mise en bouche bien rafraîchissante (gaspacho de tomates, poivron et chèvre frais), j’ai dévoré mon entrée (agneau effiloché au kalamansi et à l’aubergine), puis mon plat (du boeuf cuit en croûte de sel, accompagné de betterave) sans sourciller. La légèreté du dessert aux abricots et au chèvre et romarin était la bienvenue car je n’avais plus beaucoup d’appétit, juste de la gourmandise …
La terrasse de l’Antiquaille – Rue Pierre Marion, 69005 Lyon – tel : 04 78 29 40 10 (pendant l’été : formule entrée plat dessert à 48 euros)
Traverser la passerelle des quatre vents
Non loin du parvis, il faut se diriger vers l’espèce de mini tour Eiffel métallique, haute de 85 mètres, qui est une tour de télécommunications, et demeure le point le plus haut de la ville de Lyon. J’ignorais qu’elle était avant ouverte au public, (en mai 1894), avec la possibiilté d’accéder au sommet grâce à un ascenseur hydraulique (et moyennant 1 franc de l’époque), de profiter d’un restaurant au premier étage (le restaurant Gay, du nom du propriétaire). Il y avait aussi un petit magasin de souvenirs. Elle a échappé à la destruction en 1943, et en 1953 elle fut rachetée à la famille par la RTF (radio télédiffusion française) et devient une antenne relais un peu plus tard (télévision, puis téléphonie).
Donc il faut prendre à sa gauche un peu avant cette tour métallique, s’engager dans une petite allée pour accéder à cette passerelle joliment nommée.
Depuis ce point, on a plus de recul pour prendre la basilique en photo, ce qui est assez difficile lorsqu’on est tout près, en raison des constructions aux alentours. Lorsque vous faites face celle-ci, à votre gauche s’étale le Parc des Hauteurs, dont fait partie le jardin du Rosaire dont je vous parle en fin d’article.
Visiter le théâtre romain antique
L’accès étant gratuit, il serait dommage de se priver d’un moment dans cet immense théâtre antique, et fermer les yeux pour essayer d’imaginer ce qui s’y passait au temps des romains. Chaque nouveau chantier entrepris à Lyon est l’occasion de découvrir de nouveaux vestiges, ce fut le cas en juillet dernier encore, dans le jardin de la visitation non loin de là. Les archéologues ont mis à jour un quartier romain et ce qui semblait être un dépôt de munitions. Des armes et des objets de la vie quotidienne faisaient partie du butin.
Sur le côté gauche du théâtre, remarquez l’Odéon , on voit même des traces de peinture murale sur l’escalier intérieur nord (ci-dessous à droite). Il était dédié à des spectacles musicaux ou des lectures publiques. Il daterait de la fin du 1er siècle ou début du 2ème.
Seule la ville de Vienne possède également un Odéon ET un théâtre au même endroit !
Cette visite sera complétée par le musée baptisé « Lugdunum » , de l’architecte Bernard Zehrfuss ; en bordure du site antique et semi enterré, cette structure en béton qui date de 1975 s’intègre parfaitement au lieu. Vous y verrez notamment les tables claudiennes, qui sont une retranscription du (long) discours de l’empereur Claude en l’an 48, devant le Sénat romain.
Musée Lugdunum – 17 rue Cleberg – entrée adulte 7 € – fermé le lundi – gratuit le premier dimanche du mois
Mon ami François Méquinion, concierge Clefs d’Or à la Villa Maïa, m’a chuchoté à l’oreille un petit secret : au 6 rue des Farges, se cachent les thermes romains, bâtis sur le flanc de la colline de Fourvière. Passez sous le porche de l’immeuble situé à cette adresse, et vous les verrez devant vous ! Peu de lyonnais ou de touristes sont au courant …
Les trois terrasses que vous voyez ci-dessous ont été découvertes lors de fouilles entre 1974 et 1980 ; hélas des immeubles ont été construits au préalable sans faire de fouilles … on suppose ici qu’il s’agissait de thermes publics.
Une pause café ?
Dans ce quartier il n’y a guère de bars ou cafés … en été posez-vous quelques minutes au Café Fourvière sur l’esplanade, entre parasols et arbres vous trouverez bien un peu d’ombre pour un déjeuner simple ou une glace ; le lieu est sous pavillon Pignol.
Descendre le parc des Hauteurs
A la fin de cette exploration, si vous voulez rejoindre la ville basse un bon moyen de le faire est de traverser les jardins du Rosaire, au lieu de prendre le funiculaire. Ils occupent la pente est de la colline de Fourvière, et planté d’arbres, en majorité des marronniers.
La meilleure période pour voir la pergola / roseraie est bien sûr le printemps, d’autant plus que le long du mur en pierres dorées courent des glycines …
Ci-dessous à gauche, une statue de religieuse apprenant à lire à un enfant ; à droite, une fontaine de pierre au dauphin, devant le mur Nord (1730), par le sculpteur lyonnais Michel Perrache, le père de celui qui allait concevoir tout le quartier du même nom (vous connaissez peut-être la gare de Perrache ?). Elle était située auparavant près de l’hôtel de ville, avec sa jumelle, qui a disparu ; puis installée sur l’esplanade, et enfin ici en 1996.
Le chemin en lacets est vraiment agréable à suivre, un peu plus difficile en montée mais il y a des bancs pour se reposer. L’arrivée en bas se fait au 40 montée Saint-Barthélémy, aux portes du quartier Saint-Jean.
Les courageux (ou pressés) pourront prendre des raccourcis car des escaliers « coupent » le parcours en lacets.
J’espère que ces idées de visites autour de Fourvière vous ont aidé ! Si vous avez d’autres suggestions de choses à voir, n’hésitez pas à les partager dans les commentaires ci-dessous … merci !
« L’argent de poche a été offert par Hotels.com, mais toutes les opinions sont les miennes. »
8 réponses sur « Une journée à Fourvière »
je ne connaissais pas ces bains non plus, pourtant je suis de Lyon … merci pour la balade !
j’avoue qu’avant que François m’en parle je ne connaissais pas non plus ! Ils sont bien cachés …
Super article !
merci Sophie, j’espère qu’il te sera utile si tu reviens à Fourvière un de ces jours !
Ça me rappelle de super souvenirs, j’avais été très surprise par Fourvière 🙂
j’espère que tu reviendras nous voir bientôt !
Merci pour le partage de l’adresse du restaurant La Terrasse de l’Antiquaille. Je vais la mettre sur la to-do-liste lyonnaise ^^
avec plaisir ! tu me diras ce que tu en penses ?