Je vous avais laissés aux portes de Lourmarin dans mon dernier article, avec la visite du village et celle du Domaine de Fontvert, ponctuée d’un excellent repas sous les arbres et d’une dégustation de glaces avec une vue imprenable, à l’Art Glacier. Peut-être avez-vous manqué le petit film de cette première journée ? Clic ici ==> SummerWine blogtrip journée 1
Pour faire un tour d’horizon des cépages de l’appellation, je vous recommande de louer une voiture et d’explorer les villages situés entre le Cavalon et la Durance, au gré de vos envies : Oppède, Ménerbes, Puget, Lourmarin, Cucuron, Pertuis jusqu’à Manosque à l’Est …. C’est aussi le prétexte de découvrir des appellations mais surtout des vignerons comme Olivier Adnot (La Verrerie à Puget-sur-Durance), Romain Dol (Le Novi à La Tour d’Aigues ou Thomas Montagne (Château de Clapier à Mirabeau, qui est aussi Président des Vignerons Indépendants de France, qui compte 7000 adhérents).
Vous passerez peut-être aussi par Roussillon, et son site réputé pour son sentier des ocres aménagé dans les anciennes carrières, un « Colorado provençal » aux couleurs si chaudes !
Non loin de là, nous nous sommes arrêtés au Conservatoire des Ocres et de la Couleur. Créée en 1994, cette Société Coopérative d’Intérêt Collectif est installée dans une ancienne usine d’ocres (l’usine Mathieu) et via son organisation en plusieurs pôles, qui ont des missions différentes, elle assure la conservation de ce patrimoine (cohérence culturelle et touristique), en accueillant des visiteurs qui découvrent l’histoire passionnante des ocres en Luberon.
Un autre objectif de la SCIC est de mettre à disposition des professionnels ou amateurs une palette de produits (pigments naturels et synthétiques, colorants vététaux, etc …), il agit en véritable « comptoir de matériaux » et il propose également une librairie spécialisée que nous avons pu apercevoir.
Autre activité, et non des moindres, il agit en tant qu’organisme de formation à part entière, en ateliers destinés à de complets débutants (comme nous !) ou à des personnes plus habituées à manier la couleur, voire à des professionnels (stylistes, costumiers …)
C’est Frédérique qui nous a accueillies pour un cours de teinture végétale, dans l’une des salles du rez-de-chaussée. Les pierres apparentes (ocre) bien sûr donnent beaucoup de cachet au lieu.
Un des ateliers, inondé de lumière !
Nous faisons connaissance avec les ingrédients que nous allons utiliser : la gaude (ou Reseda luteola) pour le jaune, la garance (ou Rubia tinctorum) pour le rouge (on utilise les racines et les ryzhomes) ; pour le bleu nous avions à notre disposition du pigment indigo .
Les deux premières sont des plantes tinctoriales c’est-à-dire qui servent à teindre (le tissu en général).
J’ai été surprise d’apprendre que l’utilisation des plantes dans la teinture est vraiment très ancienne : parfois 3000 ans ! Mais attention ! Il va falloir d’abord préparer notre tissu avant de le teindre : cela s’appelle le mordançage. C’est une étape indispensable, à respecter, si vous voulez que votre teinture tienne dans la durée ; le but est de fixer la couleur sur le support. Pour cela on utilise souvent l’alun, ou d’autres sels métalliques, dilués dans de l’eau tiède. Notre gentil professeur nous distribue de petits rectangles de soie, qui vont faire trempette quelques minutes dans ce bain.
Une fois cette étape réalisée, on va pouvoir plonger notre tissu égoutté dans les casseroles où la garance, la gaude et l’indigo ont été chauffés doucement avec de l’eau.
On touille et on laisse reposer plusieurs minutes. Après rinçage à l’eau claire, certains retourneront dans un bain colorant, pour un mélange (je ne vous rappelle pas que jaune + bleu = vert ? si ?). Si l’on mélange garance et gaude, on aura un orange très soutenu. Indigo et garance donneront une couleur bordeaux.
Allez hop, tout le monde s’y met pour épingler les bouts de tissu sur l’étendage 🙂
Pendant que nos jolis petits morceaux de soie séchaient, nous sommes allés explorer le site d’Ôkhra avec Frédérique. Comme je vous l’indiquais au début de l’article, Ôkhra est installé sur le site d’une ancienne usine d’ocres. Le parcours n’est pas très long mais nous fait comprendre le processus d’extraction des pigments dans les carrières d’ocres, le traitement qu’ils subissaient (système de lavage, fours et moulins), et les différentes utilisations qu’on pouvait en faire … et terminer par l’expédition aux clients.
Ceci peut se faire seul (grâce à des panneaux illustrés plutôt clairs) ou dans le cadre d’une visite guidée. Il existe plusieurs formules, on peut choisir de coupler cette visite à celle du Sentier des Ocres ou à celle du Village de Roussillon. Un circuit-atelier doit être intéressant aussi.
Enfin si ce sont surtout les ateliers qui vous intéressent, je vous renvoie sur le site internet où vous verrez toutes les formations existantes ainsi que les tarifs. Il y en a pour tous les goûts et tous les niveaux !
Merci à Frédérique pour l’animation de l’atelier !
Expo « Le rouge et le noir » – couleurs de la préhistoire, jusqu’au 30 juin 2016
ÔKHRA
Usine Mathieu, D104
84220 Roussillon
Téléphone : 04 90 05 66 69
Site Web : http://okhra.com/
A l’issue de cette formation, pourquoi ne pas faire comme nous une pause à l’Art Glacier à Ansouis ? Je vous le recommande fortement, pour trois raisons fort simples : 1/ Les glaces sont excellentes (vous aurez bien du mal à choisir parmi la multitude de parfums) 2/ Olivier Perrière est adorable et parle de son métier avec tant de passion ! 3/ La vue vous captivera tant que vous ne voudrez plus partir.
Grand-père pâtissier, Père glacier, Olivier a de qui tenir et même si sa terrasse panoramique est un peu dure à trouver, ce n’est pas cela qui arrête les gourmands ! Il est fréquent de devoir attendre un peu pour avoir une table, quand c’est la saison.
Nous avons pu faire une dégustation de nombreux parfums de la carte, avec les vins rosés Marrenon, en terrasse puisque le temps était magnifique. Je me suis régalée avec leur vin bio « Amountanage« , de leur gamme « Les Terroirs d’Altitude ». Marrenon est une union de producteurs vignerons connue de la Tour d’Aigues, largement distribuée dans 25 pays (50% de la production est exportée) à travers ses collections « sélection parcellaire », « terroirs d’altitude » et « classique ». Voilà une belle étape que vous pouvez apprécier, car ils organisent en été des pique-niques qui ont l’air très sympa !
Je serais bien restée là sur la terrasse de l’Art Glacier pour admirer le coucher du soleil, mais nous avions d’autres projets ! Je vous dis à très bientôt pour la suite de notre itinéraire, qui nous emmènera à Ménerbes, un des plus beaux villages de France …
L’ART GLACIER
Les Hautes Terres
84240 Ansouis
Site Web : http://artglacier.com
VINS MARRENON
Site Web : http://www.marrenon.com
AOC VINS DU LUBERON
Site Web : http://www.vins-luberon.fr/
VAUCLUSE TOURISME
Site Web : http://www.provenceguide.com
5 réponses sur « Okhra »
Va falloir que je retourne dans le coin pour les glaces ! 😉
J’aurais adoré suivre un cours comme ça, ça doit être super intéressant ! (et mioum mioum ces glaces !!!)
L’atelier avait l’air très intéressant!
Je connaissais les carrières d’ocre mais pas ce conservatoire, j’y passerai la prochaine fois, merci du tuyau !!
L’atelier de teinture est super intéressant, cela plairait beaucoup aux enfants, je pense! #instinctdemaitresse