Les Barmes de l’Ours

Cela ne vous a sans doute pas échappé, j’ai passé un grand week-end de rêve dans un des plus beaux hôtels de luxe de Val d’Isère , Les Barmes de l’Ours . Un peu à l’écart de l’effervescence du village mais tout proche des remontées mécaniques, c’est un lieu idéal pour une pause gourmande ou bien-être également.

En patois savoyard, les barmes désignent la caverne où hivernent les ours , et c’est le nom qu’a choisi Delphine André, propriétaire de l’établissement cinq étoiles, pour cette adresse chaleureuse, qui a rejoint le prestigieux cercle des membres Relais & Châteaux en 2016 (le seul à Val d’Isère). A plus de 1850 mètres d’altitude, ses 49 chambres et 27 suites accueillent une clientèle exigeante et épicurienne.

Les chambres sont de catégorie standard, classique, supérieure ou luxe (25 à 30 m²) et différentes suites complètent également l’offre (44 à 80 m²), la suite de l’Ours étant la plus luxueuse avec jacuzzi, sauna et hammam privés.

A chaque étage de l’hôtel, à la réception, au bar, dans le Spa, au restaurant, on croise des oeuvres d’art, d’artistes différents, comme cette sculpture monumentale dans le lobby de Livio Benedetti (« la dame à la musique »). Par ailleurs, régulièrement, un artiste est mis en avant et présente son travail, comme c’était le cas du peintre Didier Terme, dont j’ai pu découvrir la technique particulière qui allie création manuelle et outil informatique ; Zoé Kronberger est présente également, j’aime beaucoup ses aquarelles.

L’architecte d’intérieur Michel Force a su mêler bois, pierre et tissus à tous les étages de l’hôtel …. le résultat, des espaces chaleureux où l’on se sent bien, tant qu’on n’a pas envie de les quitter !

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Au premier étage, l’esprit scandinave est à l’honneur dans les chambres : tons clairs, mobilier gustavien, un véritable cocon de tendresse, mais cosy et raffinée.

Pour les amoureux du bois, la déco Lodge du Grand Nord des Amériques du deuxième étage invitera à un voyage de l’autre côté de l’Atlantique, en se laissant glisser dans la peau d’un élégant trappeur …

Classique ambiance de montagne au troisième étage, les chambres sont décorées à la façon d’un chalet d’Alpage, rustique et authentique.

Enfin au quatrième étage c’est l’esprit design et contemporain, très élégant, qu’on retrouve, rehaussé par de belles couleurs toniques.

La chambre

Je me suis installée dans une confortable suite junior, au quatrième étage, avec balcon qui offrait une superbe vue sur le village mais aussi le bas de la célèbre piste Face de Bellevarde (noire) que de nombreux skieurs dévalent à vive allure, comme les champions olympiques. La grande chambre est vraiment très lumineuse, avec des portes fenêtres ouvrant sur le balcon, et une fenêtre près du lit. Les murs blancs accentuent cette impression.

A peine arrivée, quelqu’un toque à ma porte …. un délicieux goûter de bienvenue, un brownie aux myrtilles, et une boisson rafraîchissante à la Chartreuse me sont servis sur un petit plateau … Je peux aussi me préparer une boisson chaude avec la petite cafetière et les capsules Nespresso ou thés/infusion Dammann Frères fournis. Par ailleurs le mini bar est très bien garni ; les bouteilles d’eau d’Evian sont renouvelées tous les soirs dans la chambre.

Sur les étagères, de nombreux romans, car la propriétaire et la directrice tiennent à encourager le partage et la découverte, ce en organisant aussi des rencontres littéraires dans les salons de l’hôtel, avec des auteurs.

La salle de bains est plutôt grande, réalisée en travertin aux couleurs douces, deux jolies vasques rondes comme des grands bols, à gauche une douche et à droite une baignoire à hydro-jets. Raffinement suprême, les produits de toilette signés Guerlain, de la fragrance « Eau Impériale », en savonnette généreuse, gel douche, shampooing, conditionneur et lait pour le corps. Le miroir grossissant à gauche était à la hauteur parfaite pour moi, et bien pratique car éclairé. De jolis chaussons façon pattes d’ours sont glissés sous le meuble en bois, notez la présence d’un pèse-personne en cas de besoin ! Deux peignoirs sont accrochés au dos de la porte, pour la sortie du bain ou pour se rendre au spa dont je vous parle plus bas.

Enfin, dans le vestibule d’entrée, un grand placard – penderie permet de ranger ses vêtements, il s’y trouve également le sèche-cheveux ainsi qu’un petit coffre-fort.

Le petit-déjeuner

C’est dans la même salle que celle du restaurant La Table de l’Ours que le premier repas du matin est servi.

J’ai craqué pour les petits pots de « Klasik choco-noisettes », pâte à tartiner artisanale et sans huile de palme, ainsi que le caramel au beurre salé (fleur de sel de Guérande), tous les deux de la maison Charles Cholartisan à Civens. (www.pateatartiner.fr)

Côté confitures on retrouve la valeur sûre Le Mas des Confitures, ainsi que pour le miel (en version simple et en version lavande). Il y a pas mal de plats salés : oeufs brouillés, saucisses, différents légumes … et si par hasard ce buffet fort bien achalandé ne vous suffit pas, une carte est aussi proposée : oeufs cuits à votre goût, tartine d’avocat … etc

Difficile de résister au pain noix noisettes, cranberries et pistaches … un délice avec les fromages ! Je me suis aussi régalée avec les yaourts au lait de chèvre de la Ferme du Planay (Eddy Giffey) à Villaroger en Savoie. Il y a un grand choix d’arômes (crème de marrons, framboise, vanille, myrtille …)

Le bar Le Sofa

Après une journée de ski on aime se lover dans un grand fauteuil au coin du foyer qui crépite, avec une boisson chaude, ou un peu plus tard, avant ou après le dîner, admirant le ballet des mixologues derrière le bar.

On ne peut que remarquer le très bel alambic en cuivre qui permet de déguster une excellente bière pression !

J’ai opté pour un short drink , le Botanic , à base de gin, jus de pamplemousse rose, sirop de basilic maison, jus de citron vert, feuilles de combava, aquafaba. Je croyais que la mousse à la surface de mon verre était faite de blanc d’oeuf un peu mousseux comme c’est le cas souvent pour certains cocktails. Eh non c’est donc l’aquafaba, qui est l’eau de cuisson des pois chiches (aqua = eau / faba = fèves) (qu’on peut utiliser pour réaliser par exemple une mousse au chocolat complètement végane). Je l’ai trouvé délicieux et très bien équilibré.

Les restaurants

Il y a non pas un, ni deux … mais trois restaurants aux Barmes de l’Ours ! Difficile de se lasser donc, car ils sont très différents. Je vous propose de commencer par le restaurant étoilé, la Table de l’Ours .

Fermement décidé dès ses débuts à travailler dans des étoilés, des restaurants gastronomiques qui font rêver, le talentueux Antoine Gras, qui a suivi une formation au lycée hôtelier de Chamalières, en Auvergne, sa région natale, est arrivé en tant que commis en 2013. Ses passages dans de grandes maisons (famille Meilleur à la Bouitte, Arnaud Donckele, Marcon … lui ont permis d’acquérir une belle expérience avant de revenir ici en tant que sous-chef puis chef de cuisine. Le travail et le talent ont payé puisqu’en 2019 la première étoile est arrivée, confirmée en 2020 par le prestigieux Guide Michelin .

Lorsque j’ai la chance de me régaler à une table étoilée, j’avoue que je préfère garder tout mon appétit pour les plats du chef … mais là il est bien difficile de ne pas se laisser tenter par les pains : au choix, à la farine de châtaigne, de sarrasin ou un peu plus riche, au mélange polenta – Beaufort (j’ai choisi ce dernier est c’est une vraie gourmandise !)

Après de délicates mises en bouches, le premier plat arrive, et il annonce le printemps ! Presque cachée sous une petite quenelle de caviar Daurenki (Petrossian) l’anguille fumée est traitée en condiment, avec des oeufs de caille pochés. En hiver ce plat est servi sur une base de poireaux cuits à la braise de la cheminée. Ces oeufs de poisson ont une très jolie couleur bronze ; ils sont le fruit de l’amour entre des esturgeons Beluga et Ossetra et leur petit goût de fruits secs se marie parfaitement avec le goût fumé de l’anguille. En écho au vert de ces pois, une feuille de capucine … saviez-vous que les feuilles et les fleurs (ainsi que les graines) étaient comestibles (elles ont un léger goût poivré … et sont riches en vitamine C) ?

Comment ne pas rester interloqué par les associations entre cette féra du Léman, tout juste tiédie, et l’orange sanguine, le topinambour en chips, la noix et la sauce maltaise (cette sauce au beurre et à l’orange accompagne très bien les poissons blancs).

Les créations sur mesure de Paola Pittau, céramiste pottière, mettent en valeur tous les plats du chef … car avant de régaler nos papilles on déguste aussi avec les pupilles n’est-ce pas ? J’avais déjà repéré ses jolies créations lors de mon séjour à La Bouitte ; si elle travaille à Vulmix, vous pouvez voir (et éventuellement acheter) ses assiettes, pots, … dans sa boutique de Bourg Saint-Maurice.

Pour suivre, voici la délicate langoustine, comme endormie au fond de mon assiette … des touches de couleur grâce à la courge et au butternut, sur une émulsion de genévrier et d’oseille. Tout au long du repas, Arnaud, stagiaire en sommellerie, nous a proposé des vins parfaitement en accord avec les mets servis, et surtout à la bonne température, pour mieux les apprécier.

Bien sûr, vous allez me dire que la mer n’est pas toute proche, mais la fraîcheur des produits est garantie par un circuit de distribution au top !

⇒ La petite astuce du chef pour une cuisson parfaite des noix de Saint-Jacques : étaler le beurre directement sur la noix crue plutôt que de le faire fondre dans la poêle : vous aurez ainsi une coloration bien uniforme et le beurre aura moins de chances de noircir …

Voici qu’arrive une grosse cocotte Staub … dans ce paquet cadeau feuille de chou, le turbot a cuit gentiment …

Le voici dans l’assiette, coupé en épais tronçons, servi avec une mousse légère de coquillages et d’ail.

Impossible de faire l’impasse sur les fromages, tant le chariot (fabriqué par le papa menuisier d’Antoine Gras) est séduisant. Je me suis régalée de ceux de Xavier Mattis, fabriqués avec le bon lait de ses 30 vaches laitières, des Brunes des Alpes, été comme hiver.  Si vous passez à la fromagerie à la ferme de l’Adroit, vous pourrez acheter le traditionnel Beaufort bien sûr, mais aussi le Bleu de Val spécifique à la ferme (qui se visite) ou l’Avalin, produit en été au moment de la floraison lorsque les vaches sont exclusivement nourries de l’herbe avaline de l’herbe avaline.

On termine ce voyage gastronomique par un dessert fort en chocolat, confectionné avec un grand cru de Jamaïque, décliné en sabayon mais aussi en cappucino, en utilisant le grué (qui est l’éclat de la fève de cacao). Une savoureuse glace au safran de Savoie de la famille Berlioz à Aiguebelle vient lui répondre dans l’assiette.

A tester une prochaine fois, la spécialité d’Antoine, le crozet gratiné, travaillé comme des lasagnes, mêlant beaufort et truffe, tout ça avec un capuccino de Diot fumé … un plat qui met à l’honneur les produits savoyards.

Autre ambiance, très chaleureuse et réconfortante, celle du restaurant Le Coin Savoyard …. qui comme son nom l’indique nous régale de spécialités de la région Savoie. Sur la carte on trouve bien sûr les grands classiques que sont la raclette (en version nature ou fumée), la tartifilette (bien gourmande, avec de la crème), ou les fondues … (il y en a même pour ceux qui n’aiment pas le fromage, la fondue bourguignonne et la fondue du chasseur).

Nous avons accompagné notre repas d’une roussette de Savoie (Domaine Blard, cépage altesse) 2017 et d’un Mondeuse (Domaine Saint-Germain) Le Pied de la Barme 2017 (ce cépage noir de Savoie s’accorde très bien avec la raclette fumée).

Enfin, j’ai pu tester les délicieux plats bistronomiques de La Rôtisserie, le troisième restaurant de l’hôtel. Là aussi la grande salle est très lumineuse et la décoration un peu montagnarde mais pas trop rend les convives très à l’aise.

Même si en cherchant bien on trouve poisson ou Saint-Jacques sur la carte, la star de ce spot c’est la viande, avec un choix impressionnant en différentes pièces de boeuf. Les volailles ou cochons peuvent se retrouver sur l’énorme rôtissoire, surveillés avec attention par le cuisinier, qui les hydrate de jus de cuisson pour garder tout son moelleux à la chair.

J’ai pu y déguster la selle d’agneau rôtie, avec un artichaut farci tout léger, et brunoise de légumes … la viande était vraiment très très tendre et goûteuse ….

ainsi qu’un morceau de boeuf fin gras du Mézenc (une viande particulièrement tendre et persillée, car ces animaux entre Haute-Loire et Ardèche sont nourris avec un foin de grande qualité) accompagné d’asperges blanches et d’estragon … j’ai aussi pioché dans le joli petit bol des pommes de terre grenaille parfaitement cuites. Les jus sont bien maîtrisés et parfaitement digestes. Cette suggestion du jour est triple : plat du jour, cocotte de poisson, ou viande à la broche, ainsi que la valeur sûre : la volaille fermière aux pommes de terre, champignons et échalotes.

Le boucher clermontois Gabriel Gauthier sélectionne les différentes pièces de viande avec minutie et exigence ; comme beaucoup de personnes je consomme beaucoup moins de viande qu’il y a quelques années, n’en consommant pas tous les jours … mais lorsque je fais le choix d’en manger, j’aime savoir d’où elle vient et je choisis une viande de qualité … ici je n’ai pas été déçue ! La carte « boeufs de race » est longue et variée : différentes entrecôtes (de Minota, de Galice, Wagyu, Angus …), onglet de boeuf, côte de boeuf, filet …

Aucun regret pour mes choix de desserts : le millefeuille était comme je l’aime, avec un feuilletage croustillant et bronzé, la crème à la vanille de Tahiti tout en légèreté (non non pas de crème pâtissière jaunâtre et lourdingue comme souvent) … tout ça rehaussé d’un peu de caramel, et une fausse gousse de vanille pour le décor … car elle était en chocolat !

Ici, les douceurs à la carte sont classiques mais parfaitement maîtrisées : île flottante, chou façon Paris-Brest, tarte tatin (pour quatre, à partager).

… et la tarte au citron, originale car composée sur un sablé breton …

Le soir, un énorme buffet de desserts est proposé aux clients de la Rôtisserie et du Coin Savoyard, et là j’ai été vraiment impressionnée par le choix … La formule du buffet est aussi retenue pour les entrées, trois soirs par semaine. Si vous voulez une option light je recommande l’ananas rôti, un délice.

Le Spa

Le Spa des Barmes de l’Ours est l’un des plus beaux spas des Alpes françaises, avec 1000 m² réservés au bien-être et à la beauté. C’était la première fois que je pouvais faire l’expérience d’un soin de la marque Valmont et j’ai été vraiment conquise. Cette prestigieuse marque suisse sélectionne avec soin les spas qui font partie de son réseau ; elle est reconnue pour la qualité de ses soins anti-âge pour le visage et le corps. Solenne, ma thérapeute, m’a prodigué un soin du visage sur mesure Valmont Energie de 45 minutes avec démaquillant, exfoliant, masque régénérant, sérum, soin pour les yeux, pour les mains, crème et soin protecteur … un pur bonheur et ma peau a beaucoup apprécié ce coup de jeune

Par ailleurs on peut y essayer les soins du visage Gemology, qui utilisent les vertus cosmétiques de minéraux. Les enfants et adolescents ne sont pas oubliés avec la marque Too Fruit, et pour se faire belle (ou beau) de la tête aux pieds il y a possibilité de manucure (avec la marque Kure Bazaar) , de coiffure (Shu Uemura) et même un barbier (OSMA Tradition).

Jacuzzi, hammam, sauna, rien ne manque pour prendre soin de son corps …

Se prélasser le long du bassin, c’est bien, mais bouger son corps c’est mieux ! La salle de musculation –  fitness est très vaste et vraiment très bien équipée de divers appareils, on peut aussi y pratiquer le yoga.

Le divertissement

J’étais très impressionnée par la partie plus récente de l’hôtel, où les jeunes, familles, amis, se retrouveront avec grand plaisir : club pour les enfants, billard, playstations, bowling, et même un superbe salon fumeur. Difficile de s’ennuyer avec de tels équipements …

A Val d’Isère

Après ces agapes, je vous conseille une petite promenade dans le village de Val d’Isère, qui a beaucoup de charme et qui est très animé, avec beaucoup de commerces très tentants …

Saviez-vous que le deuxième volet des aventures des Bronzés avait été tourné à Val d’Isère, il y a déjà 42 ans ? Fernand Bonnevie, qui jouait le moniteur de ski dans ce film à succès, était vraiment moniteur à l’ESF. Passez devant son ancien chalet, que son petit-fils a baptisé « le planté de bâton » après son décès en 2013 ; on peut y louer quelques appartements saisonniers.

C’est une bonne idée de rejoindre alors le Oh Crazy Barm’s , où le chef pâtissier Jean-Baptiste Merle confectionne de délicieux gâteaux pour un teatime gourmand ; la particularité du lieu ? une mini-librairie pour les passionnés de livres, que ce soit les romans ou les ouvrages sur la région.

Si vous avez un peu plus de temps et pas forcément envie de skier, faites comme moi et procurez-vous un forfait piéton, pour par exemple embarquer à bord de l’une des télécabines de Solaise et faire une petite marche sur l’un des chemins qui forment une boucle autour du lac de l’Ouillette, avec une vue exceptionnelle sur les massifs enneigés. D’autres itinéraires existent, il faut se renseigner auprès de l’Office du Tourisme et demander un plan des chemins piétons.

Un grand merci à toutes les équipes des Barmes de l’Ours, et à Sophie, Valérie et Manon pour l’organisation de mon séjour. Avant de vous quitter je vous glisse une information très excitante, l’ouverture prochaine d’un autre établissement, au Lavandou … à suivre ! Le petit film habituel vous donnera un aperçu plus complet de mon séjour.

Chambre 404 – Catégorie Junior Suite

Hôtel & Spa Les Barmes de l’Ours
Montée de Bellevarde
73155 Val d’Isère
Téléphone : +33 (0)4 79 41 37 00
Site Web : https://www.hotellesbarmes.com/

* INVITATION *